Rapport van Dijck NATIONAL PROJECTILE FACTORY - BIRTLEY 15 janvier 1916 Rapport général1er Contrat:Le 17 septembre 1915 un accord fut signé entre les Directeurs Belges leur confiant la
direction de l'usine et du village avec contrôle par Armstrong des finances et des marchandises
à l'entrée et sortie de l'usine. Organisation :
Recrutement:Main-d'œuvre: Connaissant approximativement la main-d'œuvre requise, il a été établi un RECRUTEMENT DU PERSONNEL TECHNIQUE SUPÉRIEUR, DIRECTEUR, ET SOUS-DIRECTEUR DE L'USINE, PERSONNEL ADMINISTRATIF ET CONTREMAÎTRE.Les nombreuses relations industrielles des personnes engagées tout d'abord ont permis très rapidement un groupement suffisant pour la mise en marche de l'usine. En plus, nous connaissons un certain nombre de personnes compétentes dans des usines autres que celles faisant des munitions qui sont à notre disposition. Recrutement du personnel tels régleurs, contrôleurs, brigadiers.Ce personnel est celui qui nous fait le plus défaut et à ce jour, malgré nos demandes, le salaire à leur payer à l'heure nous est encore inconnu. Recrutement des élèves formés aux écoles de munitions.Les écoles ont reçu le tarif des salaires que les élèves femmes et hommes gagneraient à Birtley comme tourneur. Nous avons amené la maison Armstrong à prêter 2 machines pour le finissage du culot à la douille à l'école de Brixton pour entraîner la main-d'œuvre des femmes. L'école nous avisait, il y a environ 3 semaines, qu'un grand nombre d'élèves étaient à notre disposition. Le VillageNous avons dressé les plans du village. Ces plans ont été remis au Ministère des Munitions qui
en a donné l'exécution à divers entrepreneurs. TechniqueAu point de vue technique, la situation suivante nous était imposée :
Les questions suivantes ont cependant été débattues et admises comme suit : Une liste des articles nécessaires en magasin pour la mise en marche du département des
douilles; cette liste, afin de voir si elle est complète. Sujet:Afin de tirer profit dans un délai aussi bref que possible de la situation nouvelle de l'entreprise
et désireux de procéder avec ordres et méthodes, je crois utile de vous soumettre :
Recrutement.Main-d'œuvre. PERSONNEL TECHNIQUE.o- Fixer le salaire de ce personnel basé sur les salaires offerts au centre de recrutement. |
Rapport du Directeur général au Ct Blaise Cher Monsieur, J'expliquai à Monsieur le Ministre que l'intervention de Monsieur WEST m'avait permis
d'obtenir des renseignements que j'attendais depuis longtemps et que, de plus Monsieur WEST
m'avait promis de me faire obtenir dorénavant rapidement tous les renseignements et documents
que je jugerais nécessaires à la bonne marche de l'usine de Birtley.
J'ajoutais que les entrevues que j'avais déjà eues avec le nouveau représentant du Ministre
des Munitions à Birtley, Monsieur le Major MORGANS m'avaient laissé la meilleure impression;
que j'avais trouvé chez lui le plus grand désir de m'aider à remplir ma mission.
Je concluais en disant que si les promesses qui m'avaient été faites étaient tenues, je me
déclarerais satisfait.
Le Ministre David Lloyd GEORGE En sortant du bureau de Monsieur LLOYD GEOGE, j'eus une réunion avec Monsieur WEST, le
Major MORGANS et le Commandant POLLET où me fut présenté le Lieutenant GARDNER, assistant du
Major MORGANS. Le lieutenant GARDNER revient de Salonique; il parle assez bien le Français
et habitait Marseille avant la guerre où il avait établi une raffinerie d'huile. Il paraît
aussi devoir être d'un commerce agréable. Au cours de cette réunion fut réglés quelques points
de détails à ma satisfaction. L'usinage de ces shrapnels comprend 18 opérations pour lesquelles 151 machines sont prévues.En résumé, le Major MORGANS m'assure que nous pourrons mettre en marche le 25 courant pour les 5 pouces et le 10 mai pour les 6 pouces. Je vous prie donc d'accélérer l'envoi du personnel que je vous ai demandé par mon télégramme du 4 ct. parce que je désire être prêt à entamer la fabrication avant l'achèvement de l'usine. Pour gouverne, de tout le personnel que je vous ai demandé jusqu'aujourd'hui, il n'est arrivé que DOPAGNE et le Sergent DEMARBAIS avec ses 3 hommes et puis 26 hommes dirigés par le sergent REMY, le nommé STEVENS ayant quitté le détachement à Londres sans autorisation. Je ne puis donc que vous recommander de presser par tous les moyens possibles l'envoi du personnel signalé dans mon télégramme du 4 ct. précité, car il serait extrêmement désagréable pour nous de ne pouvoir mettre en marche à cause du manque de main-d'œuvre. Je vous demande de bien vouloir m'envoyer par retour du courrier la liste des gens que vous m'avez expédiés. Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Cher Monsieur, l'expression de mes meilleurs sentiments. Hubert Debauche,Directeur général de la N.P.F. A Monsieur le Capitaine Commandant BLAISE Cabinet Militaire au Ministère de la Guerre. LE HAVRE. |
Rapport H.D. le 7/05/1916 Le 7 mai 1916 A Monsieur le Capitaine Commandant BLAISE Cher Monsieur, J'ai bien reçu votre télégramme du 4 courant ainsi conçu: Par ma lettre du 29 avril adressée à Monsieur le Ministre de la guerre, je vous informais que 40 de
nos ouvriers travaillaient pour le compte d'Armstrong et aidaient au montage des outillages des tours.
A partir du 1er mai, ces ouvriers ont commencé, toujours pour le compte d'Armstrong, à effectuer les
premières opérations de l'usinage des schrapnelles de 5'' et des obus de 6'', dans le but de s'assurer
que les machines et leur outillage étaient bien au point. Les projectiles forgés viennent des usines
Armstrong. Il en est de même des outils pour tours, attendu que notre atelier d'outillage n'est même
pas commencé. SCHRAPNELLS DE 5''L'essai des machines fut fait seulement pour les opérations :o- No 1 : Couper le bout o- No 2 : Centrer la face pour dégrossir. et fut immédiatement abandonné parce que l'outillage manquait pour les opérations suivantes. Le travail a cessé depuis le 3 mai et personne ne peut me dire quand il sera repris. OBUS DE 6''L'essai dure toujours et se fait sur les opérations Nos 1 à 4.o- Op. n°1 : Centrage : Nous avons prévu pour ce travail une durée de 11/2 à 2 minutes. Nous espérons y atteindre en modifiant l'outillage. o- Op. n°2 : Couper le bout : cette opération prend 15 à 20 minutes, alors que nos prévisions étaient de 5'. Nous avons apporté quelques modifications à l'outillage qui a ramené le temps à 7' et lorsque Armstrong aura modifié la restant suivant nos indications, le temps de 5' sera atteint. o- Op. n°3 : Dégrossir le corps : selon nos prévisions cette opération doit se faire en 10 minutes tandis qu'avec les tours tels qu'ils sont installés, elle dure de 20 à 25 minutes. Lorsque Armstrong aura modifié l'installation des machines suivant nos indications, je compte que l'opération pourra être effectuée en 8 minutes. Le Major Morgans (représentant le Ministère des Munitions) a commandé immédiatement le matériel pour la transformation d'un tour, et lorsque ce tour sera mis au point, les autres seront transformés à leur tour. o- Op. n°4 : Aléser (dégrossir et finir) raccorder en profondeur : le temps prévu par nous pour cette opération est de 15', tandis que le temps réellement dépensé a été de plus de 60'. L'habitude du travail permettra de gagner du temps, mais dès à présent on peut dire que l'outillage complet devra être remplacé, et nous espérons bien que le nouvel outillage créé sur nos indications nous permettra d'atteindre la durée de 15' prévue par nous. Comme je vous le disais plus haut, l'atelier de l'outillage n'existe pas encore ; nous ne possédons ni tours, ni foreries, ni meules, ni fours à tremper, etc.. et cette absence d'atelier d'outillage nous paralyse complètement dans la mise au point de l'outillage proprement dit. En général il règne un grand désordre dans le travail de montage des usines, on travaille partout et on ne termine rien. On voit que le travail se fait sans plan ni programme bien défini. ette façon de faire met à néant mon programme primitif qui consistait à mettre en marche d'abord l'usine des 5'', puis celle des 6'' et enfin l'usine des 8'' et je crains que nous soyons forcés de mettre en marche les trois usines ensemble. Si mes craintes se réalisent, il me faudra pour obtenir une mise en marche rapide, avoir sous la main dès le début un nombre considérable de tourneurs de profession, et ce n'est qu'après la mise au point de ces nombreuses opérations que je pourrai commencer à diluer la main d'œuvre par l'introduction des manœuvres ou apprentis tourneurs. C'est pourquoi j'insiste que vous m'envoyiez le plus tôt possible et avant tout, tous les tourneurs de profession que vous pouvez trouver dans l'armée, de manière à ce que je puisse grouper ici pour le 1er juillet prochain au moins 450 tourneurs de profession ; ce nombre sera porté plus tard à 600 comme je vous le disais dans ma lettre du 24 avril dernier. La date du 1er juillet que j'indique ci-dessus est celle qui vient de m'être signalée comme étant celle de la mise en marche de l'usine complète. Je vous ai télégraphié de ne pas m'envoyer d'apprentis tourneurs en ce moment parce que cette catégorie d'ouvriers est celle qui est la moins utile actuellement. J'ai engagé jusqu'à ce jour environ 800 soldats réformés en Angleterre dont plusieurs centaines ont terminé leurs cours d'apprentissage dans les écoles anglaises. J'en ai pris environ 150 dont la plupart sont inoccupés. De plus, j'en reçois chaque semaine de l'école de Loughborough que je ne puis pas refuser. Les travaux de l'usine n'absorbant que très peu de tout ce personnel et quoique le Ministère des Munitions paie même ceux qui sont inoccupés, l'accumulation des soldats qui ne sont pas utilisés dans les travaux commence à me créer de grandes difficultés avec la population indigène. Je dois donc en limiter le nombre. C'est pourquoi j'insiste tant sur la nécessité de réunir ici d'abord les gens de métier qui seront les premiers utilisés. Veuillez agréer, Cher Monsieur, l'assurance de mes meilleurs sentiments. |
Rapport du 15 août 1916 15 Août 1916. Monsieur le Ministre "En vue d'éviter ennuis extrêmement sérieux il est absolument indispensable que tous les hommes de métiers à retirer de l'armée de campagne et spécifiés dans ma lettre du premier août ainsi que les élèves tourneurs de l'école de Moisson arrivent à très bref délai -stop- j'espère vivement que vous pourrez donner satisfaction".Je vous ai lancé ce télégramme à la suite d'un entretien confidentiel que je viens d'avoir avec le Major MORGANS au sujet de la main d'œuvre actuellement rassemblée à Birtley. Le Major MORGANS a attiré mon attention sur l'insuffisance de cette main d'œuvre qui ne permet pas de faire fonctionner jour et nuit toutes les machines pourvues des outils nécessaires et mises à ma disposition. Il m'a fait remarquer que l'usine à parachever les obus de 8 pouces pourrait si elle était alimentée de main d'œuvre produire des projectiles qui sont attendus avec la plus vive impatience par le Gouvernement anglais et il m'a demandé à quelle date il pouvait compter sur l'arrivée du personnel nécessaire. Je lui ai répondu que selon la dernière communication qui m'avait été faite par le Gouvernement belge (lettre n° 4545/Bc5 du 7 août du cabinet militaire du Havre) je pouvais lui donner l'assurance que je recevrais vers la fin du mois d'août un grand nombre d'hommes du métier retirés de l'armée belge qui, ajoutés aux soldats réformés que j'avais encore à recevoir d'Angleterre me permettraient de développer rapidement le travail de parachèvement des obus de 8 pouces, travail qui était à peu près mis au point actuellement.
Ma réponse parut le satisfaire mais il a cependant tenu à m'informer confidentiellement de certains
bruits dont il ne m'a pas dévoilé la source mais que je suppose provenir du Ministère des munitions et
qui tendraient à représenter comme possible une rupture de la Convention signée par les deux
gouvernements le 11 février dernier, rupture qui serait basée sur le manque de main d'œuvre. En ce moment, il y a 1790 hommes mobilisés dans les usines dont:
Je me permets donc de vous demander de bien vouloir activer par tous les moyens possibles l'envoi
rapide de tous les hommes de métiers indiqués à l'encre rouge dans la 4ème colonne du tableau n°4 de
ma lettre du 1er août, c'est à dire :
Dans l'attente de vous lire je vous présente, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments
les plus dévoués. A Monsieur le Baron de Broqueville, Ministre de la Guerre Le Hâvre |
Le D.O.A.B.EMINISTÈRE DE LA GUERRE2e Bureau. Au Chef de la Mission Militaire Belge à Londres. Au Major ordonnateur à Londres. Au Capitaine en second Algrain. Au Lieutenant Colonel Ordonnateur au Havre. Aux S.G. et à la D.E.A. Au Commandant Supérieur de la Base de Calais. A l'Auditeur Général. A l'Inspecteur Général de l'Armée. J'ai l'honneur de vous faire savoir que les ouvriers militaires mis à la disposition de l'usine de
Birtley sont, à la date de ce jour, groupés en un détachement, relevant directement de mon département,
et dénommé: Détachement des Ouvriers d'Artillerie de Birtley-Elisabethville" (
D.O.A.B.E.) Je prie le Major ordonnateur à Londres ainsi que le Capitaine en second Algrain de vouloir bien prendre ou provoquer, les cas échéant, toutes les mesures nécessaires pour l'application des dispositions qui précèdent. Le Ministre de la Guerre. |