Homepage Le déclenchement
de la guerre
Hubert Debauche Origine du projet Les Cadres Les Equipes Le Village Souvenirs
photographiques
L'organisation
du travail
Les Associations La Revue Les Festivités La Liquidation
de la colonie
Quelques Documents
d'archives
Le Dossier
de Mr Douglas A.McMurtrie
Les Sources

Hubert Debauche

Mr Hubert Joseph DEBAUCHE.

H. Debauche et son épouse

Mr et Mad. Hubert DEBAUCHE.

Les Forges de Gilly

Les Forges de Gilly.

Maria Devillé

Madame Hubert DEBAUCHE née Maria-Alphonsine DEVILLÉ.

Hubert Joseph DEBAUCHE.

Hubert Joseph DEBAUCHE est né à Couillet, dans la province du Hainaut, près de Charleroi, le 27 septembre 1861. Il fut le second enfant de ses parents, Louis Joseph DEBAUCHE et Pauline LEBRUN dont le foyer eut en tout quatre enfants, une fille Maria, née le 30 juillet 1859 et deux autres fils, Joseph, né le 29 janvier 1864 et Louis, né le 29 septembre 1867. Ces derniers sont décédés très jeunes avant l'âge de 20 ans après avoir contracté la tuberculose qui faisait à l'époque de très grands ravages dans le pays minier. Son père, après un service militaire de 4 ans et demi dans la cavalerie, exerçait le métier de journalier dans les fermes, ensuite celui de cultivateur et enfin de clerc dans l'administration du "Bureau Central de la Société" de et à Couillet. A cette époque en effet le pays de Charleroi était en plein développement industriel.


Après quelques années d'études secondaires au Collège des Jésuites de Charleroi, Hubert fut amené à présenter à l'âge de 15 ans l'examen d'entrée aux Ecoles Spéciales de l'Université Catholique de Louvain. Il réussit brillamment cet examen avec la plus grande distinction.
Ceci lui permit de poursuivre les études d'ingénieur civil qui, à cette époque, duraient quatre années. A 19 ans, le 22 octobre 1880, il obtint son diplôme d' "Ingénieur des Arts et Manufactures, du Génie Civil et des Mines" de l'Université Catholique de Louvain avec le grade de Grande Distinction.


Cette formation lui permit d'entrer comme ingénieur attaché à la division des ateliers de construction des machines et locomotives à la "S.A. de Ateliers de Construction de Marcinelle et Couillet", le 23 octobre 1880. Il devint ensuite ingénieur directeur de cette division importante qui, indépendamment des machines et locomotives, fabriquait également du matériel de guerre tel que des coupoles cuirassées et des obus de différents calibres en fonte et en acier forgé.


En 1897 il fut choisi et désigné au poste de "Directeur-gérant de la Société des Ateliers de Construction de Gorlowka" en Russie, Donetz, fondée par la Société des Forges, Usines et Fonderies de Gilly (Hainaut). Il y créera une usine de construction de Chemins de fer qu'il dirigera de 1897 à 1903.


A son retour de Russie, il reprit la direction de la "Société des Forges, Usines et Fonderies de Gilly" qu'il dirigea jusqu'en 1931. A l'âge de 69 ans il remplit alors les fonctions d'Administrateur-gérant puis d'Administrateur-délégué jusqu'à sa mort survenue à Couillet, le 10 septembre 1937. C'est à ce poste qu'il construisit les plus belles locomotives produites dans les ateliers de Charleroi. Dans ces usines, fourmillait une multitude d'ouvriers hautement qualifiés et notamment bon nombre de tourneurs et d'ajusteurs de haut niveau.


En 1915, le Gouvernement belge en exil en France entama des négociations avec les autorités françaises et surtout anglaises en vue de réaliser une usine d'obus en Angleterre. Il s'agissait au départ de reconvertir bon nombre d'excellents ouvriers qualifiés et de cadres qui, engagés dans les forces armées belges en 1914, avaient été blessés au cours des premiers engagements contre l'armée allemande et transférés en Angleterre. Cet effectif devait être complété en même temps par des ouvriers formés dans les écoles françaises. Dans ce contexte, il ne fut pas étonnant qu'on fasse appel à Hubert DEBAUCHE dont le profil correspondait bien à la tâche projetée. Ces négociations mirent cependant beaucoup de temps à se concrétiser et ce n'est finalement qu'en fin 1917 que cette usine créée à Birtley, entièrement équipée par les industries anglaises, put donner toute sa puissance de production exprimée dans un télégramme que Hubert Debauche envoya le 12 janvier 1917 au Baron Charles de Broqueville, ministre de la guerre :


"Urgent.
Le 12 janvier 1917
Au Baron de Broqueville
Ministre Guerre Belgique
Socx près Bergues, Département du Nord. FRANCE.
Pour la première fois depuis leur création les usines de Birtley viennent de produire plus de vingt mille obus en une semaine au lieu de quatorze mille obus prévus à la Convention stop en vous présentant ce résultat qui j'en suis convaincu sera largement dépassé dans l'avenir grâce à l'endurance, à l'habileté et au patriotisme de nos ouvriers, je suis heureux de me faire auprès de vous l'interprète de la population pour vous exprimer son respectueux dévouement et toute sa reconnaissance.
Debauche
Directeur Général de la "National Projectile Factory" de Birtley.


Ce n'est qu'en 1919, après avoir organisé la remise de l'usine aux autorités anglaises qu'il put réintégrer son poste de direction à la "Société des Forges, Usines et Fonderies de Gilly" dont le personnel lui fit un accueil très chaleureux. Il fut décoré de la plus haute distinction en Angleterre en recevant le titre de "Commandeur de l'Ordre de l'Empire Britannique". Il était également Membre honoraire de la "North-East Institution of Engineer and Shipbuilder" ainsi que "Chevalier de l'Ordre de la Couronne" en Belgique.

Au plan familial, Hubert DEBAUCHE épousa le 22 juillet 1889 Maria Alphonsine DEVILLÉ de Couillet dont il eut 5 enfants : Robert en 1890, Valentine Lucienne en 1892, Lucienne Emilie en 1893, Marie Elisabeth en 1899 et Hubert en 1904. Son fils Robert, milicien en 1910 puis lieutenant au 4ème régiment des lanciers durant toute la guerre de 14-18, fut blessé au combat et amputé du bras gauche en 1918. Il mourut à l'hôpital militaire en 1920 des suites de ses blessures contractées au front. Son fils Hubert, après un cycle d'études secondaires à St. Cuthbert's College, Ushaw, fit de brillantes études d'agronomie et de sciences à l'Université catholique de Louvain et devint Docteur en sciences puis Professeur ordinaire à la Faculté des Sciences et à l'école d'Agronomie de cette université où il enseigna l'entomologie et l'écologie jusqu'à son décès survenu à Loches en Touraine le 20 octobre 1971 quelques mois seulement après son Eméritat.

retour en haut de la page