Homepage Le déclenchement
de la guerre
Hubert Debauche Origine du projet Les Cadres Les Equipes Le Village Souvenirs
photographiques
L'organisation
du travail
Les Associations La Revue Les Festivités La Liquidation
de la colonie
Quelques Documents
d'archives
Le Dossier
D. Mc Murtrie
Les Sources

La Revue "FAUT PAS S'EN FAIRE.."

La première revue intitulée ,"Faut pas s'en Faire !!!" fut jouée pour la première fois à Elisabethville le 28 avril 1917. Entièrement composée par Raoul BAILLEUX, elle eut un énorme succès non seulement parmi la population du village mais également parmi les populations anglaises avoisinantes. Formée d'un Prologue, de deux Actes et de 4 Tableaux, écrite en français agrémentée d'une trentaine de chansons dont certaines s'exprimaient en wallon liégeois ou carolorégien, parfois même en flamand, elle fut même remarquablement traduite en anglais par l'ingénieur-conseil John Byron DOLPHIN qui manifestement avait une très bonne connaissance du français et du wallon. Il faut rappeler ici que Mr J.B. Dolphin avait, avant la guerre, occupé pendant plusieurs années à Liège les fonctions de vice-consul de l'Empire britannique et que sa parfaite connaissance du milieu ouvrier belge en fit un interlocuteur très apprécié de tout le monde.

Le Comité du Cercle Théatral "Comoedia" était formé de :

F. Van HovePrésident
G. de RechainVice-Président
L. MercierSecrétaire
R. BailleuxTrésorier
A. BonfondRégisseur
R. de MaubeugeCommissaire
Th. SteyaertCommissaire
Le thème de la Revue illustre d'emblée l'esprit qui règne dans la colonie belge à cette époque. Le rideau se lève en prologue, au rythme d'une berceuse; naturellement la scène représente un des nombreux "Office" de l'usine et rapidement nous faisons la connaissance du cercle " Comoedia" qui a monté la revue : la commère, la gracieuse Mlle Spits et son cavalier, M. Van Hove, nous invitent à visiter l'usine. Le premier acte se passe en pleine "factory". Pour débuter Flamands, Wallons se chamaillent ferme, mais finissent par s'entendre en parlant Anglais. Une sémillante pointeuse anglaise, Mme Roelandt, et un délicieux couplet nous résume ses déboires d'une façon touchante.
R. Bailleux Le vieux tourneur, Mr Mossiat, nous chante avec sentiment son mépris pour les Boches et sa foi dans la victoire alliée.

Le deuxième acte se déroule au village d'Elisabethville où nous faisons tour à tour connaissance avec des policiers anglais en patrouille, du fêtard, qui, dans la nuit noire, a peine à retrouver son "home", de la marchande de journaux qui en l'occurrence joue son propre rôle dans la vie, etc...
Monsieur A. Bonfond, régisseur
Une scène impressionnante fut l'apparition d'un soldat en vieil uniforme, Mr A. Delattre, qui récita avec un talent remarquable "La Bataille de l'Yser". Inutile de dire que cet admirable poème de Varlez, interprété avec tant de sentiment, ne pouvait que soulever l'enthousiasme de l'assemblée.  G. Salmon La revue se termine par une impressionnante apothéose représentant la Belgique immortelle, et un défilé des drapeaux alliés terminé par une "Brabançonne" écoutée avec un profond recueillement.

Voici les principaux acteurs de ce spectacle: Melle SPITS, la commère, dont les débuts furent en quelque sorte une révélation, M. Van HOVE, le fringant compère, Mr A. BONFOND, l'ouvrier et le tourneur, Mr Théo STEYAERT, dans les rôles d'un employé, du contremaître, du balayeur, d'un policeman et d'un Charlie très réussi, Me STEENHUYSE dans son rôle de marchande de journaux et d'infirmière, Me ROELANDT dans celui de la pointeuse, Mrs SAUVAGE, De MAUBEUGE, de RAMIE, MOSSIAT, de MARBAIX, LAMBRECHTS, Van GUCHT, CHARLIER, NOLST et Van INDERDAELE, etc..

Une mention spéciale revient à l'orchestre et à son chef, M. G. SALMON, qui, rentré d'Amérique, a passé vingt-cinq mois au front. Le succès qu'obtint la première représentation de cette revue fut tel qu'il y en eut trois autres dans la foulée.

On peut apprécier le travail de traduction qu'entreprit Mr J.B. Dolphin à la lecture des ces trois extraits de couplets du "Chœur des ouvriers" au début du premier acte, l'un en wallon, l'autre en français et le dernier en flamand



Le Tourneur.
Tout l'saint long du d'jou sin lachi no tournons Des obus pou les canons Des p'tits ou des gros chuvant leu diminsion Ell'pu qu'no poulons Stampet d'vant no tour, ell'maniqu'dins nos mains No n'perdons pou d'timps Pourtant quand no n'obus est r'butet On dit : il a mau tournet
(Refrain en chœur)
Turner.
Throughout the livelong day Without ceasing we turn shells For the guns; Small ones or large According to their calibre No matter what sort. Standing before our lathes, with our food in our hands We lose little time. And in spite of this, when a shell is rejected, we are always told: "it is badly turned."
Le Graisseur.
Moi, j'suis graisseur, ça consiste à faire tomber De l'huile sur les ouvriers, Qui ont l'malheur de rester en d'sous d'moi Quand je voltige dans les courroies Nous contribuons à salir l'atelier Sans trop nous gêner Contents d'vous prouver que la graisse Sert tout d'même aux Alliés.
(Refrain en choeur)
Greaser.
I am the Greaser, whose duty consists In spilling oil on the workmen Who are unfortunate enough to be standing underneath When I am climbing about amongst the beling. We help to dirty the Shop Without too much effort, Happy to prove to you That fat is also valuable to the Allies.
De Manœuvre.
Ik als maneuver heb het zeer kwaad dat kunt ge wel zien Wandelen in 't fabriek gelijk op de straat En op 't werk staan zien an observaties trekken wij ons niets aan Die laten we naar de draaiers gaan Voor mijn part 't is de beste d'job Maneuver zijn is de klop.
(Refrain en choeur)
Labourer.
I, as a Labourer, I am overworked, You may judge for yourself I walk about in the factory Just as if I was in the street, And I wait for the work And take no notice of complaints Wich the Turners make to me; As far as I am concerned, it is the best job of all, To be Labourer is a good berth.


retour en haut de la page