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Les attentats de Sarajevo.

Le Dimanche 28 juin 1914 devait être un dimanche comme les autres. L'Europe en effet traversait une des périodes les plus paisibles que connut l'ancien continent depuis la guerre de 1870. Ce jour-là, l'archiduc François Ferdinand de Habsbourg qui avait assisté en qualité d'inspecteur général de l'armée, à des manœuvres militaires, était reçu officiellement à Sarajevo. Sur le trajet le conduisant à ces festivités, il échappa de justesse à un attentat dans lequel un officier de sa garde fut blessé.


Sitôt la cérémonie terminée, il quitta l'Hôtel de ville avec son épouse, la duchesse de Hohenberg, et pria son chauffeur de le conduire au chevet de son officier blessé. Dans ce trajet inhabituel son chauffeur s'engagea par erreur dans une rue étroite et fut forcé de ralentir son véhicule à l'approche d'un carrefour. C'est précisément à cet endroit que Gavrilo Princip, étudiant bosniaque de 19 ans réfugié en Serbie, sortit son révolver et déchargea son arme en direction de l'archiduc et de son épouse qui s'effondrèrent, tous deux blessés à mort. Ainsi furent assassinés ce 28 juin 1914, François Ferdinand de Habsbourg, héritier du trône de l'empire austro-hongrois, et son épouse par un jeune nationaliste bosniaque, membre de la société secrète "La Main Noire", dirigée par le Deuxième Bureau Serbe, à l'insu du gouvernement.


L'empire austro-hongrois, avec à sa tête l'empereur François-Joseph de Habsbourg âgé de 84 ans, regroupait environ 50 millions de sujets dont 23 millions de Tchèques, Slovaques, Polonais, Ruthènes (Ukrainiens), Serbes, Croates et Italiens, qui tous aspiraient à être délivrés de cette tutelle, et plus particulièrement le royaume de Serbie qui donnait l'hospitalité à ce jeune étudiant bosniaque dissident d'origine autrichienne. C'est à ce titre que l'Autriche exigea le privilège de mener l'enquête de ce meurtre.

attentat

Le 28 juin 1914,
à Sarajevo, petite ville de Bosnie-Herzégovine,
Gavrilo PRINCIP,
étudiant bosniaque d'origine autrichienne, réfugié en Serbie et membre de la Société secrète, la Main Noire, assassine de plusieurs coups de révolver l'archiduc
François Ferdinand de Habsbourg,
héritier du trône de l'empire d'Autriche-Hongrie et son épouse,
la duchesse de Hohenberg,
en visite dans cette ville.

Les réactions en chaîne.

La Serbie, profitant de l'occasion pour marquer son désaccord, accusa immédiatement l'Autriche d'ingérence dans les affaires intérieures de son état. Il s'ensuivit une déclaration de rupture des relations diplomatiques entre ces deux pays et très rapidement ensuite, une déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie contre la Serbie. Cette déclaration fut instantanément ponctuée d'un bombardement de la ville de Belgrade le 29 juillet 1914 ! Il n'en fallut pas davantage pour déclencher une réaction en chaîne découlant automatiquement des nombreux accords que les pays européens avaient contractés entr'eux pour se prémunir des conséquences prévisibles de tous ces antagonismes. En effet, les serbes avaient acquis le soutien de la Russie tsariste, qui se remettait mal d'un conflit russo-japonais des années 1904-1905 au terme duquel elle avait dû accepter l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche. De même, l'Autriche-Hongrie avait le soutien de l'Allemagne et de son Kaiser Guillaume II. Ce dernier, en effet, voulait faire de son pays une grande puissance coloniale et avait, dans ce but, développé considérablement sa flotte de guerre et son armée, au point d'inquiéter l'Angleterre qui se prévalait d'une supériorité dans ce domaine. La France avait perdu, au bénéfice de l'Allemagne, l'Alsace et la Lorraine à la suite de la guerre de 1870. Devant les projets expansionnistes des allemands, elle avait conclu une alliance militaire avec la Russie afin de prévenir une mobilisation active de sa voisine. En résumé, dans l'échiquier européen, deux blocs se sont formés : d'une part nous trouvons la triple Alliance regroupant l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne et l'Italie, et d'autre part une triple Entente réunissant la France, l'Angleterre et la Russie.

Dès que les obus autrichiens se sont mis à tomber sur Belgrade, capitale de la Serbie, la Russie décrèta le lendemain, 30 juillet 1914, la mobilisation générale. Aussitôt, l'Autriche fit de même le 31 juillet tandis que l'Allemagne lançait un ultimatum à la Russie tout en demandant à la France de rester neutre dans ce conflit. Mais, liés par un accord franco-russe, ces deux pays refusent catégoriquement les propositions de l'Allemagne qui se trouve ainsi de facto à la tête de deux fronts potentiels opposés. Afin de gagner de vitesse l'armée russe, Guillaume II décide alors de prendre les troupes françaises à revers en traversant la Belgique, violant ainsi son statut de neutralité. C'est alors que le Roi Albert 1er prit le risque de refuser à l'Allemagne la violation du traité de neutralité du territoire belge. Les troupes allemandes prirent ensuite la décision d'envahir le Luxembourg le 2 août 1914, et de forcer la frontière belge à Visé, puis à Liège le surlendemain, 4 août 1914. Cette violation de la neutralité belge entraîna dans la guerre, la France, l'Angleterre et le Canada qui déclarèrent la guerre à l'Allemagne le 4 août 1914 et à l'Autriche-Hongrie le 12 août. Ainsi, en quelques jours seulement, toutes ces forces se sont lancées dans la bataille pour une guerre qui ne devait durer que quelques jours. A ses troupes en effet, le Kaiser aurait dit : "Vous serez rentrés chez vous à la tombée des feuilles" ! Les forces mises sur pied de guerre sont déjà impressionnantes: 1.900.000 allemands sous les ordres de Moltke 1.700.000 français sous les ordres de Joffre. 200.000 belges sous les ordres du Roi Albert 1er et des généraux de Selliers et de Rijckel. Si la ville de Liège ne résiste que deux jours à cette attaque, ses forts tiennent héroïquement jusqu'au 17 août, écrasés par l'artillerie lourde allemande.

La fixation du front sur l'Yser.

Ce délai permit aux troupes belges de se replier sur Anvers, puis enfin sur l'Yser où elles subirent des attaques violentes les 26 et 27 septembre en attendant les secours anglo-français. Pendant ce temps, les troupes françaises, nettement moins bien équipées que les troupes allemandes durent battre en retraite sur une ligne allant de Meaux à Verdun, tandis que les allemands atteignaient Senlis, aux portes de Paris. C'est à ce moment que Joffre, réquisitionnant les taxis parisiens, fit transporter une division complète d'infanterie française le long de la Marne où eut lieu la célèbre bataille du 6 au 11 septembre. Celle-ci permit à Joffre, non seulement de bloquer l'avance allemande, mais aussi de lancer une contre-offensive qui ouvrit une brèche dans laquelle progressèrent les troupes britanniques venues en renfort. Ce mouvement fit craindre aux allemands un encerclement de leurs troupes et força la décision de les replier dans l'Aisne. A la suite de cette défaite, Moltke abandonna le commandement de l'armée prussienne qui fut confié au Général Falkenhayn. Les troupes belges purent se retirer dans le camp retranché d'Anvers qui ne tombera que le 10 octobre aux mains des allemands. Elles firent alors un mouvement de retrait vers l'Yser où elles purent enfin effectuer la liaison avec les troupes franco-anglaises. Du 20 octobre au 15 novembre 1914 la résistance des alliés fut telle qu'elle permit l'installation d'un front de part et d'autre de la ville d'Ypres qui fut complètement anéantie. Après quelques mois de conflit, les alliés avaient perdu environ 800.000 hommes et les allemands quelque 600.000. La stabilisation du front au niveau de l'Yser permit à de nombreux soldats blessés au combat de gagner l'Angleterre où ils purent recevoir des soins appropriés. Parmi ceux-ci se trouvaient de nombreux ouvriers qualifiés qui avaient été enrôlés dans l'armée belge. Pendant leur convalescence, beaucoup de ces soldats se firent engager dans les usines anglaises qui, par suite de la mobilisation, manquaient cruellement de main d'œuvre.


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